Sylvia Hecker (déléguée Alsace-Lorraine de Pro Anima) écrit aux Autorités pour attirer leur attention sur les dangers encourus par les grévistes de la faim :
“M. le Député (ou Mme la Députée, ou M. le Sénateur … les courriels ont été personnalisés)
Nous vous prions d’intervenir de toute urgence auprès de M. le Préfet du Bas-Rhin pour lui demander de trouver une issue, pour la requête formulée par les grévistes de la faim, qui sollicitent la fermeture de l’élevage de primates de Niederhausbergen. M. Christophe Le Prêtre jeûne depuis le 15 mai à minuit (6 autres personnes se sont jointes à lui). Ils sont en danger. Faut-il attendre un décès pour réagir ?
Nous comptons sur vous. Bien cordialement
Sylvia Hecker (Comité scientifique Pro Anima, rél : 0388261849)”
Ce type d’action, certes très courageux, mérite aujourd’hui une reflexion poussée. Cesser de s’alimenter peut mettre votre vie en grave danger.
Voici les risques que courent ceux qui seraient tentés par ce type d’action :
(résumé d’un article du site www.maisonmedicale.org)
Sur le plan métabolique, (…)
La première phase, courte, se caractérise par la consommation des réserves en sucre (glycogène), réserves peu importantes et destinées à faire face à des besoins énergétiques ponctuels.
La deuxième phase correspond à la consommation des graisses (lipides) ; sa durée est très variable et dépend de la masse grasse totale : elle sera donc potentiellement longue chez les obèses, plus courte chez les grévistes maigres au départ.
La troisième correspond à la consommation des protéines, et touche donc les tissus « nobles » de l’organisme de manière progressivement irréversible.
Sur le plan clinique :
Les premiers jours sont d’habitude assez bien supportés, malgré la sensation de faim et des spasmes gastriques importants, symptômes qui disparaissent après une dizaine de jours.
Ensuite et jusqu’à 3 – 4 semaines de jeûne, le poids diminue de manière régulière (10 – 20 kg en un mois), et plusieurs symptômes pénibles se développent : hypotension avec vertiges surtout en position debout (forçant à la position couchée), bradycardie (coeur lent), diminution de l’activité, des capacités de concentration et de réflexion, fatigue extrême, douleurs musculaires, diminution de la température corporelle, hoquet, crampes abdominales, insomnies, maux de tête.
La phase de maladie apparaît ensuite, avec des dégâts parfois irréversibles : vomissements, ictère (jaunisse), problèmes d’audition et de vision (vue double, hémorragies rétiniennes conduisant à la cécité, mouvements oculaires anormaux puis paralysie), hémorragies des gencives et de tout le tube digestif, lésions cutanées, troubles du comportement et lésions cérébrales.
La dernière phase (terminale), pouvant commencer dès le 40ème jour : euphorie, confusion, somnolence, troubles respiratoires et coma, le tout pouvant entraîner la mort en quelques heures.
Il faut noter que d’autres complications peuvent apparaître, de manière non systématique mais parfois très précoce : altération de la fonction rénale, hypertension artérielle, troubles métaboliques, convulsions, délire, lésions cérébrales (encéphalopathie de Wernicke), oedèmes de carence, etc.
Après 3 – 4 semaines, débutent des altérations des fonctions cognitives ; elles sont probablement renforcées par l’« effet de groupe », et le peu sinon l’absence d’espoir de solutions dignes entrevues par les grévistes si rien ne se décide. Des manifestations dépressives apparaissent de manière progressive.
Aucun gréviste de la faim n’a jamais survécu plus de 70 jours, la majorité pas plus de 50 – 60 jours et si un grèviste survit, la question de vivre handicapé pour le restant de ses jours est à envisager.