Pro Anima représentée par Isaure Le Razavet a assisté le Lundi 25 Juin à une conférence au Ministère de la Recherche sur le thème « Les médecines des animaux sont-elles bonnes pour les hommes ? »
Au cours de cette conférence, un sujet concernant plus précisément notre comité a été évoqué : le rat-taupe nu.
L’intervenant a fourni un descriptif complet de ce rat-taupe (un petit mammifère à la tête de rat et qui creuse des galeries comme une taupe ; quatre pattes, sans poils, deux très belles incisives supérieures dont il se sert aussi pour creuser des galeries. Il vit dans la corne de l’Afrique.)
Après une description détaillée du rat-taupe, son biotope, ses habitudes alimentaires, son comportement, ses spécificités, sont évoquées sa longévité 30 ans contre 3 ans pour une souris d’élevage. En 2013, le génome du rat-taupe a été séquencé par un consortium international qui a utilisé ce séquençage et les annotations de ce génome pour essayer d’en savoir plus sur cette espèce. On s’est rendu compte que le rat-taupe fabriquait un acide hyaluronique particulier et l’équipe qui a publié les résultats lui a conféré deux types de propriétés : la peau du rat-taupe serait plus élastique grâce à cet acide hyaluronique et des qualités susceptibles d’empêcher la formation de cellules cancéreuses.
Après comparaison entre le rat-taupe et la souris, suivent les observations sur 66 gènes spécifiques au rat-taupe nu qui sont peu ou pas exprimés chez l’homme.
3 gènes liés de manière positive au cancer seraient absents chez le rat-taupe.
Le rat-taupe nu possèderait un système de réparation des protéines, il serait donc finalement un bien meilleur modèle que la souris.
Un meilleur modèle pour qui ? Pour l’homme ? Selon le Professeur Thomas Hartung, Professor of Toxicology Chair for Evidence-based Toxicology), Pharmacology, Molecular Microbiology and Immunology at Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, Baltimore, and University of Konstanz, Germany : « Nous ne sommes pas des rats de 80 kilos » .
La question reste posée et pour la suite nous laisserons la parole aux chercheurs de Pro Anima dans un prochain communiqué. Nous souhaitons toutefois vous rappeler un principe scientifique de base : aucune espèce ne peut être un modèle biologique fiable pour une autre.