Dénoncer l’expérimentation animale est important.
Proposer une solution concrète l’est encore plus. Depuis plusieurs années, Pro Anima soutient la recherche responsable en pilotant le programme VALITOX.
Véritable alternative scientifique à l’expérimentation animale, ce programme a une fiabilité supérieure à celles des tests habituels sur les animaux.
VALITOX est soutenu financièrement par la S.N.D.A, 30 millions d’Amis, la Fondation Brigitte Bardot, la S.P.A, la Ligue Suisse Contre la Vivisection et l’association Bourdon.
Jean-François Tocanne, biophysicien et Christophe Furger, chercheur en biologie cellulaire, ont mis au point, à la demande de Pro Anima, le programme Valitox.
Valitox permet de déceler l’éventuelle toxicité aiguë d’une substance.
Il utilise la technique de fluorescence qui crible de rayons lumineux des cellules humaines.
Après de multiples manipulations, seules les cellules menacées réagissent en réfléchissant la lumière alors que les cellules saines l’absorbent.
Il faut du temps, de l’argent et surtout beaucoup d’énergie pour travailler à la validation d’une nouvelle procédure scientifique.
Dès 2006 une première démonstration est réalisée en temps réel sur des cellules humaines puisque destinées aux humains…
En 2007 il a fallu assurer la prédictivité, c’est-à-dire rendre le test reproductible sur davantage de molécules. Tout ceci sous l’expertise scientifique du Pr Narbonne.
En 2008, la preuve du concept mais également la prédictivité est assurée avec succès puisque la fiabilité de Valitox est de 82% contre seulement 65% pour les tests souris et 61% pour les tests rats (les tests sur animaux étant toujours la référence absolue bien que n’ayant jamais dû subir de procédure de validation…)
En 2009 ont été résolus les problèmes de faux négatifs* et Valitox a pu être présenté au congrès ECVAM 2009 sur les méthodes alternatives ! Le programme a aussi été relayé dans la revue scientifique ALTEX en 2009.
Valitox fédère les plus grandes organisations de protection animale !
La Fondation 30 millions d’amis, la ligue française contre la vivisection, la SNDA, la SPA, l’association Bourdon, la Fondation Brigitte Bardot !
La plupart des organisations soutiennent Valitox que ce soit financièrement ou encore au niveau du lobbying et de la communication. Un bel exemple de synergie pour que l’indignation face à la souffrance animale laisse place à l’action !
Christophe Furger déclare : pour toutes les substances fabriquées ou importées dans l’UE en quantité supérieure à une tonne, des tests de recherche de mutations géniques sur bactéries mais aussi de corrosion et d’irritation cutanée et oculaire sont obligatoires. Il faut noter que si les substances classées positives à ces tests seront rejetées, toutes les autres seront soumises à des tests de toxicité sur animal. Pour les substances fabriquées ou importées en quantité supérieure à 10 tonnes, un test in-vitro supplémentaire est également rendu obligatoire.
Par ailleurs le règlement 440/2008, publié récemment au JO de l’UE, précise les méthodes à utiliser. Il apparaît qu’à la date d’aujourd’hui seuls 3 tests in vitro directement applicables au règlement 1907/2006 ont été validés (…)
Un aspect important du règlement REACH concerne l’évaluation de la toxicité aigüe. À l’heure actuelle, seuls les tests sur modèles animaux sont obligatoires (tests B.1 à B.5). Qui plus est, aucune méthode alternative n’est actuellement en cours de validation à l’ECVAM* ce qui rend d’autant plus pertinente l’approche Valitox qui vise à remplacer les modèles animaux sur ce secteur de la toxicité aiguë.
Mieux évaluer les substances entrant au contact de l’humain tout en diminuant l’expérimentation animale, voilà une formidable approche globale qui réunit des causes qui sont trop souvent et à tort, mises en opposition. Vouloir tester sur des espèces animales des molécules destinées aux hommes est une aberration qui revient à nier la barrière fondamentale existante entre chaque espèce.
Une nouvelle version du programme à été déposée très récemment afin de correspondre parfaitement aux exigences de l’ECVAM*, le Centre européen en charge des validations des alternatives aux expérimentations animales.
Le 7 Octobre 2015, le Dr Christophe Furger nous annonçait le dépôt pour une nouvelle pré-validation.
” Les dernières manipulations ont été finalisées cet été avec beaucoup de réussite. Nous avons un dossier bien plus attractif pour l’ECVAM. Je précise que la véritable avancée technologique a été d’éliminer l’étape d’illumination de l’échantillon qui nécessitait un outil spécial et limitait la diffusion du test dans les laboratoires.
Le dossier a été déposé le 15 septembre à la demande de notre cabinet de Propriété Industrielle BREVALEX qui nous a demandé d’attendre la délivrance du brevet français prévue à cette date.
Tout s’est donc passé comme prévu et je vous ferai suivre personnellement les dernières avancées concernant Valitox”.
Le dossier a été validé par Jean-François Narbonne qui sera le référent toxicologue.
Nous sommes heureux d’annoncer la parution d’un article validant scientifiquement le test alternatif LUCS soutenu par le programme VALITOX. L’article soumis a été accepté par la prestigieuse revue internationale NATURE dans son édition en ligne (rubrique Scientific Reports) du 22 décembre 2017 (voir ici)
Cette publication fondamentale explique les mécanismes cellulaires en jeu dans la mise en œuvre du test alternatif. C’est ce type d’information qui permet actuellement aux organismes de validation, comme l’ECVAM sur le plan européen, de cibler les domaines réglementaires (Guidelines OCDE) sur lesquels les méthodes alternatives peuvent s’appliquer. Différentes Guidelines OCDE sont d’ailleurs revendiquées dans la fin de l’article.
Dans le cas du programme VALITOX, l’ECVAM avait clairement fait de cette démonstration un préalable à la poursuite du processus de validation. Cela est chose faite.
Forts de ce socle scientifique internationalement reconnu, nous allons maintenant soumettre les résultats acquis par le programme VALITOX à une revue spécialisée en toxicologie in vitro. Le manuscrit dont les travaux ont été soutenus financièrement par les différentes Fondations et Associations à l’initiative de Pro Anima, comportera notamment une analyse comparative des données LUCS et humaines. Bien sûr, ces données seront soumises en même temps à l’ECVAM dans le cadre du suivi du dossier VALITOX.
Nous rappelons que la mise au point d’une technique alternative aux expérimentations animales n’a qu’un intérêt limité si celle-ci n’est pas validée par les instances et, in fine, utilisée par les industriels en lieu et place des expérimentations animales.
C’est ce souci d’aller jusqu’au bout de la démarche qui explique l’impression de lenteur du processus dans son ensemble.
*faux négatif : test négatif à tort, qui ne détecte pas ce pour quoi il est conçu.
*AFSSA : Agence française de Sécurité sanitaire des aliments
*REACH : Registration, Evaluation, Autorisation of Chemicals (enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques)
*ECVAM : European Center for Validation of Alternative Methods (centre Europeen de validation des méthodes alternatives)
Mise à jour 2020 : Le test cellulaire VALITOX validé scientifiquement comme méthode alternative pour prévoir la toxicité orale aigüe chez l’homme
Voici ci-dessous le résumé d’un article sur Valitox publié dans la revue Toxicology Reports en Février 2020. Ce résumé a été réalisé par Cécile Dufour, PhD d’Anti Oxydant Power, qui travaille avec Christophe Furger. C’est une excellente nouvelle dont nous nous réjouissons.
Un article, publié dans Toxicology Reports en Février (Toxicol Rep. 2020 Feb 19;7:403 – 412. doi : 10.1016/j.toxrep.2020.02.010. eCollection 2020) par le laboratoire AOP montre que le test cellulaire VALITOX permet de prévoir la toxicité aigüe chez l’homme avec un taux de 69 %. Pour comparaison, les tests animaux (rongeurs) présentent un taux bien plus faible, de 50 à 57 %.
La toxicité aigüe se définit par les effets adverses se produisant après une courte période d’exposition à une substance (jusqu’à 24 heures). Actuellement, la toxicité aigüe orale est testée sur les animaux selon les lignes directrices de l’OCDE. Le test LUCS (VALITOX) est un test cellulaire innovant qui est basé sur la production contrôlée d’un stress oxydatif par photo-induction d’une molécule à l’intérieur des cellules (1). Ce test permet d’évaluer l’état d’homéostasie (ou de « santé ») des cellules, ou son altération suite à une exposition à des agents toxiques. Pour déterminer l’efficacité de VALITOX en tant que nouvelle méthode alternative de test, les résultats de toxicité1 obtenus sur des cellules hépatocytaires humaines, exposées pendant 24 heures à 53 composés chimiques (médicaments, pesticides, ou produits industriels), ont été comparés avec les données bibliographiques de toxicité in vivo pour ces mêmes substances. Dans un premier temps, le laboratoire AOP a choisi d’analyser la corrélation des résultats LUCS directement avec les données humaines disponibles, qui consistaient en des données cliniques et/ou d’autopsie, issues des centres anti-poison suédois et collectées lors du projet AcuteTox2. Il apparaît que les résultats VALITOX montrent une bonne corrélation avec les données de toxicité humaines, avec un taux de prédiction de 69 %. En utilisant plusieurs compilations de résultats34 sur un lot commun de composés testés sur humains, rongeurs et par VALITOX, il apparaît que les tests animaux montrent une bien moins bonne corrélation avec les données humaines (taux de prédiction de la toxicité humaine : 53 % pour les tests « souris » et 50,5 à 57, 9 % pour les tests « rat »). Enfin, une nouvelle version du test VALITOX, mieux adapté aux plateformes de test à haut-débit, a été proposée selon un protocole simplifié. L’ensemble des résultats montrent clairement que le test LUCS peut être utilisé comme une méthode alternative pour la toxicité orale aigüe au niveau des réglementations européennes.