Monsieur le Commissaire,
Un courrier extrêmement préoccupant émanant de vos services vient de nous être communiqué par Mr Vipiana, un de nos adhérents.
Vous connaissez le Comité Scientifique Pro Anima.
Celui ci œuvre depuis 20 ans pour une expérimentation scientifique rigoureuse, sans animaux, pour le bien de tous.
Les scientifiques de notre comité apportent la preuve qu’aucune espèce ne peut être le modèle biologique fiable d’une autre, même le singe !
Même pour le chimpanzé par exemple.
Malgré une proximité génétique avec l’homme de l’ordre de 99 % le pourcentage restant représente pourtant des millions de différences biologiques fondamentales.
Cependant vous affirmez : “à l’heure actuelle, les méthodes d’essai in vitro (sans animaux) ne sont pas suffisantes pour déterminer les risques des substances testées. L’utilisation d’animaux, y compris sur des primates non humains, reste essentielle pour la recherche biomédicale.”
Nous condamnons fermement ces propos tenus sans nuance tant le nombre de chercheurs remettant en question la recherche sur animaux semble en hausse constante.
Dans la bibliographie que nous joignons à ce courrier vous pourrez prendre la mesure de cette remise en question :
La biologiste Susanna Penco atteinte de sclérose en plaques déplore que nous sachions soigner des souris rendues malade artificiellement et analyse les différences fondamentales entre la souris et l’espèce humaine.
(notre bulletin S.E.S 61/p13)
Le Professeur Bateson, éthologue à l’Université de Cambridge déclare que le soutien inconditionnel de tout travail sur des primates non humains est injustifié et injustifiable, en écho au rapport de l’organisation Britannique D.H.T démontrant que presque aucun des 10 projets étudiés, datant de 1997 à 2006 n’engendrait un intérêt scientifique, médical ou social évident.
(notre bulletin S.E.S 62 / p4)
Le Dr Bérubé plébiscite l’utilisation de techniques alternatives comme par exemple l’usage de déchets de tissus humains éthiquement identifiés. Elle affirme que les essais sur animaux “ne sont pas fiables.”
(notre bulletin S.E.S 63 / p2)
Le généticien Dr Jarred Bailey a fournit un travail d’analyse sur les « citations scientifiques » pour conclure que “seulement 15 % de ces recherches furent présentées comme ayant un intérêt quelconque, intérêt ne signifiant pas excellence, loin s’en faut.”
(notre bulletin S.E.S 64/ p3)
Les exemples allant en ce sens sont trop nombreux pour être tous cité dans ce courrier !
Enfin, un article fort récent publié sur le site du journal le Monde intitulé La toxicité de dizaines de substances sous-évaluée (site www.lemonde.fr 29/03/2012) se veut extrêmement critique à l’égard des tests sur animaux.
Il fait écho à celui du magazine the lancet (Volume 377, Issue 9781, Page 1915, 4 June 2011) affirmant que les effets indésirables augmentent deux fois plus vite que les prescriptions ! On compte en Europe 197 000 décès annuels liés à des complications médicamenteuses.
Un des facteurs de ce drame est la confiance excessive accordée aux tests sur animaux.
Nous déplorons que les pouvoirs publics, dans leur ensemble, laissent si peu de chances aux expérimentations sans animaux, injustement réduites au rôle d’alternatives.
Qu’attendons nous pour hâter, dans tous les domaines de recherche, la mise en place et l’utilisation de toutes les techniques modernes, issues des progrès des sciences, hors expérimentation animale ?
Pour finir, vous remarquerez que nous n’évoquons pas l’aspect éthique que constitue la sentence finale : “l’utilisation d’animaux (…) reste essentielle pour la recherche (…) effectuée dans l’intérêt de la santé humaine” tant celle ci est discutable et relève de la conviction intime plus que d’une réalité insurmontable.
Sachez tout de même que les bonnes pratiques en expérimentation animale, dont on nous parle si souvent, ne suffiront jamais à rendre acceptable l’expérimentation animale.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Commissaire, en nos sentiments les meilleurs.
Ci joint : Nos dernières publications.
Le Professeur Jean-François Béquain
Président du Comité Scientifique Pro Anima
Professeur Honoraire (Université de Bordeaux 2)
Habilité à diriger des recherches
Docteur d’Etat et Docteur Es Science.