Rats nourris aux OGM, un scandale scientifique et éthique : Une mise au point du Professeur Narbonne


9 octobre 2012

L’étude des rats nourris aux OGM est scandaleuse ! déclare le Professeur Narbonne.

Rats nourris aux OGM, un scandale scientifique et éthique : le point de vue du Professeur Narbonne Docteur en biologie moléculaire, toxicologue.

Jean-François Narbonne a fait une mise au point auprès de notre Comité Scientifique Pro Anima.

L’étude des rats nourris aux OGM est scandaleuse.
Il ne faut pas autoriser Gilles Eric-Séralini à conduire tout nouveau projet pour une nouvelle étude d’une durée de 2 ans sur des rats (toujours pour les OGMs).

Il précise : J’ai fait partie des scientifiques qui ont conçu en 1995 les tests pour les OGMs et nous avons rejeté ces études absolument pas adaptées pour étudier les OGMs. Nous avons immédiatement recommandé les autres approches analytiques et de biologie moléculaire. 
Il dénonce une manipulation médiatique inimaginable et précise avoir demandé à Séralini, dès 2005, de renoncer à cette étude car elle ne mènerait à rien. 
Celle-ci ne donne aucun résultat car il y a autant de tumeurs chez les témoins que chez les traités. Cela était couru d’avance. 
Séralini a utilisé 10 rats par lot. Pour une étude in-vivo de 2 ans il lui aurait fallu utiliser au moins 50 rats par lot ce qui fait 1000 rats ! 
De plus, les techniques hors expérimentation animale sont disponibles : la génomique, protéomique et métabolomique… 
Ces techniques sont plus performantes pour détecter les différences entre une plante OGM et non OGM qu’une étude animale de 2 ans.
Cela aurait épargné des souffrances aux rats tout en assurant des résultats plus pertinents.
Narbonne rajoute qu’ au moment ou on développe des méthodes alternatives dans le cadre de REACH pour se substituer aux méthodes classiques, il paraît incongru qu’un chercheur se fasse le chantre de l’usage de milliers d’animaux pour des études long terme jugées aujourd’hui obsolètes. S’il y a des substances toxiques dans les OGMs les techniques dites “omiques” et les bioéssais sont beaucoup plus performants. On détecte aujourd’hui un mutagène, un cancérigène ou un perturbateur endocrinien à des concentrations bien inférieures que celles provoquant des effets in vivo. Par exemple le seuil de détection d’un oestrogénomimétique (comme le BPA ou un phtalate) est aujourd’hui de l’ordre des quelques pg/kg. L’étude de Séralini n’a fait que confirmer l’inadéquation totale des études in vivo à long terme pour les OGMs, comme d’ailleurs les scientifiques l’avaient prévu, ce qui était la raison pour laquelle ce type d’étude n’avait pas été retenu.

On peut être anti OGM et trouver scandaleuse l’étude de Séralini ajoute Jean-François Narbonne.

Aujourd’hui, l’ensemble du comité Pro Anima craint que ce type d’étude de 2 ans ne soit imposé sous prétexte que l’ensemble des scientifiques contestant cette approche soient des « vendus à Monsanto ».

Pour Pro Anima, cette étude aura eu le mérite d’alerter le grand public sur le risque bien réel des OGM sur l’environnement et sur la santé.