Au cours de ces dernières décennies, de nombreux investissements ont été faits afin de soutenir la recherche, fondamentale ou appliquée, sur la maladie d’Alzheimer, les cancers du seins et de la prostate, qui demeurent encore à l’heure actuelle des maladies très répandues.
Sur la base des dernières recherches majeures sur ces maladies, le Joint Research Center (JRC) observe une prévalence de l’utilisation des méthodes animales dans la recherche sur Alzheimer, avec une recrudescence de ces approches dans le cadre des projets financés par le programme Horizon 2020. Plus particulièrement, les projets axés sur le développement, les tests ou la réutilisation de médicaments se sont fortement appuyés sur des modèles animaux. Inversement, la recherche ciblée, la conception des essais cliniques, la stratification des patients, le développement de diagnostics et d’outils de diagnostic, les interventions sur le mode de vie et la prévention, ont principalement utilisé des méthodes non animales.
Les organoïdes et les organes sur puces sont deux techniques de culture cellulaire 3D émergentes visant à combler le fossé entre les cultures in vitro 2D et les modèles animaux afin de permettre la découverte de médicaments pertinents sur le plan clinique et modéliser les maladies chez l’humain. Malgré leurs objectifs similaires, ces approches sont différentes et présentent des exigences variables en matière de mise en œuvre. Les approches intégratives promettent de fournir une fidélité cellulaire améliorée dans le format d’un dispositif qui peut contrôler la géométrie de l’organoïde et fournir des stimuli ainsi que des flux mécaniques et électriques.
Dans cette revue, les auteurs discutent des approches intégratives récentes pour modéliser des organes tels que l’intestin, les reins, les poumons, le foie, le pancréas, le cerveau, la rétine, le cœur ou encore les tumeurs. Ils définissent les limites de la mise en application et les exigences pour la traduction des dispositifs intégrés, y compris la détermination de l’étape de différenciation à laquelle un organoïde doit être placé dans un système d’organe-sur-puce, permettant une vascularisation perfusable dans l’organoïde palliant aux limites du modèle cellulaire en 2D et de la variabilité.
La Société norvégienne de pharmacologie et de toxicologie (NSFT) rend hommage à la chercheuse et professeure allemande Ellen Fritsche, scientifique de renommée internationale dans le domaine de la toxicologie, en lui décernant le prix Poulsson.
Professeure Ellen Fritsche, PDG de DNTOX et directrice du Centre suisse de toxicologie humaine appliquée (SCAHT) à Bâle, en Suisse, a contribué au développement scientifique de méthodes alternatives aux tests animaux traditionnels, en particulier des méthodes d’étude de neurotoxicité développementale (DNT), et à l’intégration de ces méthodes dans le système de l’OCDE pour acceptation internationale. Elle a inspiré des scientifiques norvégiens dans la recherche concernant ces méthodes. Elle dirige et participe à de grands projets de recherche internationaux et a par ailleurs rédigé plus de 90 articles scientifiques, ainsi que des commentaires scientifiques et des chapitres de livres.
DNTOX a récemment été répertorié dans le German Biotechnology Report 2024 (EY et BIO Deutschland e. V.) comme l’une des start-ups biotechnologiques allemandes sélectionnées tirant parti de l’intelligence artificielle.
Le Swiss 3R Competence Centre (3RCC) a annoncé les lauréats de son prestigieux prix annuel, parmi les récompensés : Duygu Yazici.
Duygu Yazici de l’Institut suisse de recherche sur l’allergie et l’asthme de Davos, associé à l’Institut de l’Université de Zurich, est récompensée pour son utilisation pionnière des cellules souches et des dispositifs d’organe-sur-puce pour créer des modèles de laboratoire avancés, offrant des solutions éthiques d’alternatives à l’expérimentation animale. “Notre modèle innovant adhère non seulement au principe des 3R, mais fournit également des informations essentielles sur la toxicité moléculaire et cellulaire et la réglementation des produits chimiques environnementaux”, a déclaré Duygu Yazici. “Cette recherche est essentielle au développement de produits moins toxiques et à l’exploration de nouvelles approches thérapeutiques pour lutter contre les maladies connexes.”
En savoir plus à propos des lauréats (EN)
Lire le communiqué de presse (EN)
Professeur Hazel Screen, directrice de l’École d’ingénierie et science des matériaux et professeur en génie biomédical, ainsi que Professeur Martin Knight, doyen de la faculté de recherche et professeur de mécanobiologie, ont été nommés au Comité ASC du gouvernement. Il ont été nommés à un poste partagé, dans le but d’accroître l’expertise du Comité dans les technologies non animales.
Martin et Hazel commentent : “Nous sommes ravis de faire partie du Comité sur les animaux dans la science du gouvernement. […] Nous partageons cette fonction, en considérant nos parcours et expériences en matière de conduite de travaux de recherche et de nos implications avec différentes parties prenantes par l’intermédiaire du Centre for Predictive in vitro Models (CPM) du Queen Mary et de l’organ-on-a-chip technologies Network au Royaume-Uni.”
Le 3 juillet 2024, le Conseil d’administration de l’Institut Curie a nommé Dre Claire Rougeulle directrice du Centre de recherche pour un mandat de 5 ans. Elle prendra ses fonctions à temps partiel à compter du 1er septembre 2024, puis à temps plein à compter du 1er janvier 2025. Claire Rougeulle est titulaire d’un doctorat en génétique moléculaire et cellulaire de l’Université Pierre et Marie Curie. Après un post-doctorat à la Harvard Medical School (Boston, USA), elle rejoint le CNRS et travaille à l’Institut Pasteur pendant 8 ans.
Parmi ses sujets de prédilection, Dre Claire Rougeulle souhaite initier une réflexion sur la mise en œuvre d’une recherche éthique et durable, plus respectueuse de l’environnement et plus compatible avec les enjeux de santé d’aujourd’hui.
Basé sur les lignes directrices de l’Alternatives Congress Trust pour créer un programme reflétant les 3R, le comité organisateur du WC13 s’efforce d’intégrer du contenu interdisciplinaire pour développer des perspectives et expériences d’apprentissage diverses.
Il est ainsi maintenant possible de soumettre une proposition de session pour le WC13. Toutes les sessions du programme WC13 dureront 60 minutes. Après avoir soumis la proposition de session, le comité scientifique examinera la session en fonction de la qualité, de l’innovation et de l’inclusivité. Les sessions qui se recoupent pourront être fusionnées. Les propositions de session doivent être soumises d’ici le 30 septembre 2024 et peuvent être modifiées jusqu’à 13 heures BRT (GMT‑3).
En savoir plus sur le WC13 et postuler (EN)
Owkin, pionnier du secteur biotech-IA- qui fournit des services allant de la découverte, au développement et diagnostic de médicaments de précision basés sur l’IA, a annoncé son expansion dans la région DACH (Allemagne, Autriche et Suisse) suite à des partenariats avec neuf des meilleurs centres de la région, dont Charité – Universitätsmedizin Berlin, Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), Universitätsspital Basel, Technische Universität München (TUM), Uniklinikum Erlangen, Universitätsklinikum Leipzig, Inselspital Bern, Universitätsklinik Mannheim-Heidelberg et Medizinische Universität Wien.
Ces collaborations impliquent une représentation jusqu’alors inégalée des données de patient.e.s, représentant 24% de tous les cas ambulatoires et 15% du total des patient.e.s dans la région DACH.
Une recherche récemment publiée par l’Université d’État du Colorado répond à des questions fondamentales sur la connectivité cellulaire dans le cerveau qui pourraient être utiles dans le développement de traitements pour des maladies neurologiques comme l’autisme, l’épilepsie ou la schizophrénie.
Le travail, mis en évidence dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences, se concentre sur la façon dont les neurones du cerveau transmettent des informations entre eux par le biais de structures subcellulaires hautement spécialisées (synapses). “Malgré leur rôle important dans la liaison des neurones à travers différentes régions du cerveau, la façon dont les synapses se forment et fonctionnent n’est toujours pas bien comprise”, déclare le professeur adjoint Soham Chanda. L’équipe de Chanda a ainsi utilisé des neurones humains dérivés de cellules souches pour développer un modèle du cerveau qui pourrait tester rigoureusement ces relations. En utilisant l’outil d’édition génétique CRISPR-Cas9, ils ont pu confirmer le rôle de la protéine Gephyrin dans le processus de formation de synapse.
La fibrose, qui est principalement marquée par un dépôt excessif de matrice extracellulaire (ECM), est un processus physiopathologique associé à de nombreux troubles, qui conduit finalement à un dysfonctionnement des organes et à de mauvais pronostics pour les patients. Malgré la prévalence élevée de fibrose, il existe actuellement peu d’options thérapeutiques, et surtout, il y a un manque de modèles in vitro pour étudier avec précision la fibrose.
Une nouvelle revue examine la nature multiforme de la fibrose grâce au développement de modèles de fibrose-sur-puce, en se concentrant sur cinq caractéristiques clés : la composante ECM, l’inflammation, les signaux mécaniques, l’hypoxie et la vascularisation. Le potentiel de la technologie OoC est exploré pour une meilleure modélisation de ces caractéristiques dans le contexte de l’étude des maladies fibrotiques, et l’interaction entre les différentes caractéristiques clés est soulignée.
Les modèles organoïdes existants ne parviennent pas à capturer pleinement la complexité du cancer car ils manquent de diversité multicellulaire, d’organisation au niveau tissulaire, de durabilité biologique et de flexibilité expérimentale. Pour surmonter ces limites, une nouvelle étude publiée dans Nature Biotechnologies a mis en œuvre des technologies d’ingénierie tissulaire et de microfabrication pour développer des avatars cancéreux complexes et spécifiques aux patients.
En se concentrant sur le cancer colorectal, ils ont généré des tissus miniatures constitués d’épithéliums du côlon humain en forme d’intestin à longue durée de vie (« mini-colons ») qui intègrent de manière stable les cellules cancéreuses et leur microenvironnement tumoral natif dans un format optimisé pour une évaluation en temps réel et à haute résolution de la dynamique cellulaire. Ils démontrent le potentiel de ce système grâce à une évaluation complète de l’efficacité, de la toxicité et de la résistance des médicaments dans les thérapies anticancéreuses ; la découverte d’un mécanisme à l’origine de l’invasion du cancer ; et l’identification des interactions entre les différents composants du microenvironnement tumoral.