Les dernières statistiques correspondant à l’utilisation des animaux à des fins scientifiques dans les établissements utilisateurs français viennent de paraître.
Publiées par le ministère de l’éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche, elles correspondent à l’année 2014 et représentent donc une photographie de cette année précise.
Il est difficile de fournir une analyse vraiment pertinente de ces chiffres puisqu’un mode de comptage différent a été utilisé par rapport aux enquêtes précédentes.
Le format imposé par l’Union européenne pour l’enquête (…) est différent de celui utilisé antérieurement. Les résultats ne sont pas directement comparables
précise le rapport.
1 769 618 animaux ont été utilisés sur l’année 2014, contre 2,2 millions en 2010 (rapport 2013) et 2,3 millions en 2007 (rapport 2010), la baisse constatée est donc d’environ 19,5% par rapport à 2010.
Une baisse certes, mais difficilement crédible car cette fois-ci, contrairement aux années précédentes, seuls les animaux pour lesquels les procédures expérimentales ont été terminées en 2014 ont été comptabilisés. Cela exclut donc les animaux expérimentés sur la longueur, dans des procédures pouvant s’étaler sur plusieurs années, ou alors à cheval sur la fin de l’année et le début de la suivante. La photographie de l’année 2014 ne rend pas exactement compte du nombre d’animaux utilisés de manière effective sur cette année.
Nous notons également l’exclusion de certaines classes d’animaux et de certaines procédures dites en dessous du seuil de contrainte.
Même chose pour les animaux utilisés à des fins de prélèvement d’organes ou de tissus . Cela contribue forcement à faire baisser les chiffres…
1% des animaux utilisés en 2014, l’ont été à des fins d’enseignement. Ce chiffre à une saveur particulière si on se souvient de l’action récente du syndicat d’enseignements SNES-FSU consistant à faire invalider auprès du conseil d’état la circulaire sur l’interdiction de dissections dans les lycées, qui était proscrite depuis 2014 par une circulaire, en invoquant un vice de forme vis-à-vis des fondements de cette circulaire et non pas sur le fond.
Même si ce retour en arrière ne concerne que l’enseignement secondaire, le symbole d’une opposition forte et « de principe » à toute réduction du nombre d’animaux utilisés, même lorsque cela est facilement envisageable, reste bien présent à notre esprit.
Nous trouvons dans cette nouvelle enquête le classement selon le degré de mal-être enduré par les animaux, des plus légères aux plus sévères, comme le faisait déjà les Pays-Bas en 2013. Cela démontre une meilleure volonté de surveillance. Cependant ce document sera t‑il assez pertinent pour travailler sur une nouvelle version de la Directive 2010/63/UE prévue en 2017 ?
Nous vous fournirons une analyse plus détaillée dans les jours à venir lorsque tous les acteurs de Pro Anima se seront penchés sur ces nouvelles statistiques.