Nous en parlions déjà en 2011 : la possibilité d’évaluer la toxicité d’un médicament directement à partir d’une prise de sang du patient concerné se précise.
Une technique de pointe, en plein développement, qui permettrait aussi bien d’améliorer l’évaluation de nos médicaments que d’éliminer les animaux utilisés en laboratoires, en travaillant avec ce qui constituerait un profil génétique et biologique personnalisé du patient.
C’est aujourd’hui le laboratoire strasbourgeois Inoviem Scientific qui a repris le flambeau de cette technique, comme le relate un article dans le journal Dernières Nouvelles d’Alsace du 17 juin dernier. Le Dr Pierre Eftekhari, directeur de la start-up, affirme que cela rendra la médecine personnalisée encore plus précise et plus accessible.
Il poursuit
À partir d’une goute de sang, nous regardons ce qui se passe directement chez le patient. L’assemblage de protéines permet de montrer de quel environnement on a besoin pour rendre les molécules acceptables pour le corps. Nous arrivons à dire très tôt comment une molécule agit dans l’organisme et nous pouvons donner des indications très précises au niveau de sa toxicité. Nous pouvons aussi dire comment améliorer son efficacité.
Il s’agit également d’une alternative aux expérimentations animales à prendre très au sérieux.
La start-up est d’ailleurs en recherche de financements. Cette dernière compte mettre à la disposition d’un hôpital français une première machine fonctionnelle à partir de 2018, puis par la suite, industrialiser ce procédé. Cela démontre au passage à quel point les choses sont lentes à se mettre en place, même avec le soutien des pouvoirs publics !
Le Dr Eftekhari appelle aussi à un changement de paradigme, idée à laquelle nous adhérons sans réserve.
(Sciences, Enjeux, Santé n°74 — septembre 2014)