Remplacer les modèles cellulaires 2D avec des modèles 3D auto-organisés peut faire baisser le risque d’échec lors des essais cliniques, et éviter les délais potentiels de développement de médicaments. Cependant, ce n’est pas un processus simple, et cela inclut plusieurs challenges, autant qu’il ajoute des bénéfices. Drug Target Review discute de ces aspects avec Kenneth Pryde, directeur adjoint du pôle Science et sécurité en oncologie à AstraZeneca, Florian Fuchs, directeur de la technologie à HeartBeat.bio, et Shan Dhamija, vice-président du pôle stratégie et innovation à Molecular Devices.
“En fait, les modèles animaux pourraient même ne pas être utiles pour tester les agents biologiques, tels que les vaccins pour détecter les anticorps qui sont si humanisés qu’ils sont faiblement immunogènes dans les modèles animaux. Donc, il n’est pas logique pour nous d’utiliser des animaux en sachant que nous n’observons pas l’impact du traitement”, explique le Dr Fuchs.
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En tant que partie prenante du groupe de travail 3R de l’EMA (3RsWP), Cruelty Free International (CFI) conseille l’Agence Européenne de Médicaments (EMA) sur l’utilisation des animaux dans les tests réglementaires. Kate Shipton, Conseillère scientifique principale à CFI, a proposé le mois dernier une présentation à la deuxième réunion des parties prenantes du groupe, discutant les plans de l’Agence pour 2024.
“L’opportunité de collaborer avec l’EMA à ce niveau est incroyablement précieux, et leur faire cette présentation est un privilège. Cela nous donne une fantastique plateforme pour promouvoir les méthodes non animales dans les tests réglementaires de médicaments et pour encourager une transition bien loin des tests sur les animaux. Nous soutenons pleinement le plan du 3RsWP pour l’année à venir, et sommes ravis que ce plan inclut plusieurs de nos suggestions”, a souligné la responsable scientifique de CFI.
Du 20 au 22 mars 2024, 44 scientifiques se sont rencontré·e·s au Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne à Ispra, en Italie pour le premier workshop afin de discuter de solutions proposées pour le challenge Designathon de l’EPAA.
L’EPAA, les membres du JRC, et les participants qui ont proposé des solutions pour le challenge Designathon, en se focalisant sur les discussions, la collaboration, et la co-création. Un webinaire est planifié pour début mai (jour et horaire à confirmer) pour rendre compte des résultats de ce Designathon et des prochaines étapes. Un rapport flash a été réalisé et est disponible à la lecture.
Regarder l’enregistrement de la session d’ouverture de ce Designathon
Les approches centrées sur l’humain, telles que les systèmes microphysiologiques (MPS) et les méthodes in silico, se sont révélées très prometteuses pour développer notre compréhension de la biologie humaine et des maladies, mais l’utilisation de ces nouvelles méthodes peut-elle être pleinement adoptée dans le cadre d’un paradigme de recherche encore prépondérant qui a été à la fois construit et dominé par des modèles animaux ?
L’ONG Biomed21 a récemment publié un article explorant comment une approche de pensée systémique, approuvée par l’OCDE et l’UE, peut s’avérer être un outil puissant pour un changement politique transformateur qui encourage et facilite l’adoption de nouvelles approches.
Le 25 mars, l’Institut national Néerlandais pour la Santé publique et l’Environnement (RIVM) a publié un rapport entier nommé le Panorama NAMs sur l’évaluation de la sécurité des produits pharmaceutiques (the Landscape NAMs on safety assessment of pharmaceutical products).
La semaine dernière, le Dr Victoria de Leeuw, scientifique au RIVM qui étudie la transition vers des innovations sans animaux en toxicologie, a partagé sa vision : “Implanter les NAMs est un processus très compliqué impliquant plusieurs parties prenantes dans différents contextes internationaux. Avant ce Panorama NAMs, il n’y avait aucune revue indiquant, dans le système actuel, le processus à suivre, depuis la recherche et le développement jusqu’à l’acceptation réglementaire, pour intégrer une nouvelle approche. J’ai apprécié travailler à cette élaboration avec des experts du domaine, un processus délicat qui inclut de se poser de nombreuses questions. Tout le monde a une pièce de ce puzzle, et avec le Panorama NAMs nous espérons que ce puzzle devienne plus complet pour chaque professionnel impliqué dans la chaîne de connaissance des NAMs et des tests réglementaires.
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“La question n’est pas de savoir si, mais quand” – Telle est la réponse du Dr Susy Brescia, toxicologue réglementaire au Health and Safety Executive du Royaume-Uni, lorsqu’on l’interroge sur l’avenir des NAMs dans les tests réglementaires. Alors que les experts conviennent qu’il faudra peut-être un certain temps avant que l’utilisation d’animaux pour la prise de décisions réglementaires puisse être complètement remplacée, Susy poursuit en disant qu’”avec le développement scientifique et technologique, le changement de politique et une validation plus intelligente, les NAMs remplaceront progressivement l’expérimentation animale”.
Le Groupe consultatif du NC3Rs sur les NAMs a publié un récent document sur la façon de surmonter les obstacles à l’intégration de nouvelles méthodologies d’approche (NAMs) dans l’évaluation de l’innocuité des produits chimiques et des médicaments.
Lire le récent papier du NC3R (EN)
Le dernier DDW vodcast “Sitting Down With“ présente le Dr Adriano Flora, directeur du développement commercial à Jackson Laboratory. Il discute des alternatives aux primates non-humains, les principaux avantages et l’impact de ces nouvelles méthodes sur l’avenir du développement de médicaments. Au cours de la discussion, il répond aux questions sur les percées clés des dernières années dans ce domaine et sur la façon dont elles ont eu et vont avoir une incidence sur les succès futurs, ainsi que sur les défis à relever dans la clinique pour assurer ces succès.
Dans ce webinaire, le Dr Victoria Conlin et Johnny Aether de STEMCELL Technologies décrivent en détail ce que sont les organoïdes intestinaux, comment ils imitent l’immunocytochimie et la morphologie de l’épithélium intestinal humain, et comment utiliser les organoïdes pour le dépistage de médicaments. Ils discutent également des tests organoïdes intestinaux proposés par Contract Assay Services (CAS) chez STEMCELL Technologies.
Le cancer demeure un défi mondial nécessitant des solutions innovantes et le besoin critique de modèles qui imitent précisément les réponses humaines, compte tenu des taux élevés d’échec dans les essais cliniques. Cette fiche technique révèle comment la nouvelle technologie d’organe sur puce de MIMETAS et son expertise en modélisation tissulaire 3D représentent une avancée significative pour combler le fossé translationnel dans la découverte de médicaments contre le cancer.
Les capacités de modélisation du cancer par les approches de MIMETAS sont présentées à travers six études de cas, mettant en évidence la capacité à modéliser des processus tels que la migration des cellules immunitaires, l’efficacité des cellules CAR T et les interactions complexes du microenvironnement tumoral (MET) ; le tout contribuant aux progrès de la découverte de médicaments.
En mars 2024, Elsevier et Iktos ont annoncé une collaboration axée sur l’amélioration des processus de découverte de médicaments. Ce partenariat intègre la base de données Reaxys d’Elsevier, une importante source de données sur les substances chimiques et les réactions, à la technologie d’IA d’Iktos, en particulier ses plateformes Makya™ pour la conception de médicaments génératifs et Spaya™ pour la rétrosynthèse.
Dans cet entretien avec Mirit Eldor, directrice générale de Life Sciences Solutions chez Elsevier, ils ont exploré en détail le partenariat entre Elsevier et Iktos.
Les données du Centre pour le Contrôle et la Prévention des Maladies des États-Unis montrent que les patients hospitalisés du COVID-19 entre mars 2020 et janvier 2021 présentaient un risque 15 fois supérieur de myocardite ou d’inflammation du muscle cardiaque que les patients non atteints par cette maladie. Mais la biologie qui lie l’infection au SRAS-CoV‑2 et l’inflammation cardiaque n’est pas claire – en partie parce qu’il n’existe pas de bons modèles pour étudier l’inflammation cardiaque liée à l’infection.
Des chercheurs de l’Université de Toronto et de ses hôpitaux partenaires ont créé un modèle unique de cœur sur puce aidant à démêler les causes de l’inflammation cardiaque causée par la COVID-19 et à découvrir des stratégies pour réduire son impact.
Lire l’article dans Science Advances (EN)
Le taux de cholestérol élevé est l’un des facteurs de risque les plus importants pour les maladies cardiovasculaires (MCV), une des principales causes de décès dans le monde. Aujourd’hui, des chercheurs du Broad Institute du MIT et d’Harvard ainsi que du Massachusetts General Hospital ont découvert qu’une espèce bactérienne présente dans le microbiome intestinal de certaines personnes peut abaisser le taux de cholestérol en le décomposant et donc réduire les risques de MCV.
Pour étudier des échantillons de selles de l’Étude cardiaque de Framingham, l’équipe a utilisé le séquençage métagénomique au “shotgun”, qui dresse le profil de tout l’ADN microbien dans un échantillon, combiné à la métabolomique, qui mesure les niveaux de métabolites connus et inconnus dans un échantillon. L’équipe a utilisé des modèles de machine learning (ML) afin d’identifier les enzymes responsables de la conversion biochimique du cholestérol. Enzymes et produits de dégradation du cholestérol ont en effet été détectés dans des souches bactériennes spécifiques en laboratoire.
Les chercheurs ont découvert la protéine responsable des lésions nerveuses après une blessure, révélant un traitement potentiel pour les lésions cérébrales traumatiques (LCT). Pour comprendre ce qui arrive aux cellules du cerveau lors d’un choc physique, l’équipe a cultivé des organoïdes du cerveau, en utilisant des cellules souches pluripotentes induites, et les a exposées à des lésions mécaniques via des impulsions ultrasonores, imitant une LCT sévère.
L’équipe a également étudié comment la génétique affecte la progression des LCT en comparant les organoïdes dérivés d’individus présentant ou non des risques génétiques de développer une maladie neurodégénérative. Cette comparaison a révélé que les personnes ayant une prédisposition génétique à développer une maladie neurodégénérative étaient plus sujets à une mort nerveuse, ce qui indique que certaines sont plus susceptibles que d’autres de développer des maladies post-traumatiques.