Depuis 2014, pour répondre aux obligations réglementaires européennes (article 54.2 de la directive 2010/63/UE et décision d’exécution 2012/707/UE), le ministère chargé de la recherche effectue chaque année une enquête statistique sur l’utilisation des animaux à des fins scientifiques (vertébrés et céphalopodes).
L’enquête n’inclut pas les autres invertébrés, dont certains sont des modèles importants pour la recherche (ex : drosophile). Elle n’inclut pas non plus les animaux utilisés en dehors des procédures, déclarés par ailleurs à la Commission européenne tous les cinq ans. Ces animaux recensés dans les statistiques quinquennales sont par exemple des animaux euthanasiés pour le prélèvement d’organes ou de tissus ou des animaux élevés pour générer des animaux expérimentaux ne présentant pas de phénotype dommageable et génotypés par des techniques considérées comme non invasives. Par ailleurs, aucun grand singe (chimpanzé, bonobo, orang-outang…) n’est inclus dans des procédures expérimentales.
Le 12 Janvier, le gouvernement a publié les statistiques de l’année 2022, nous vous proposons donc un aperçu plus détaillé de ces chiffres.
En 2022, 2 128 058 animaux ont été utilisés à des fins scientifiques. C’est la première fois depuis 2014 que la France franchit la barre des 2 millions d’animaux. Le gouvernement explique que le franchissement de ce seuil est dû aux recommandations de la Commission Européenne d’intégrer les animaux d’élevage non utilisés dans une procédure expérimentale dans les statistiques, soit en France plus de 320 000 animaux.
Ainsi à périmètre équivalent par rapport à celui des années précédentes, le nombre d’utilisations pour 2022 est de 1 802 025 animaux, donc une baisse de 4,9 % par rapport à 2021.
Les rongeurs sont de loin les animaux les plus fréquemment utilisés (85,2%), dont
Les poissons toutes espèces confondues représentent 8,7% du total d’animaux utilisés suivis des oiseaux 3,8% (58 648 poulets, coqs et poules, 15 084 dindons et 7 958 “autres”) et des mammifères hors rongeurs 1,6% (14 008 porcs, 4 147 primates non humain, 3 961 chiens, 3 551 moutons, 1 534 bovin, 1 127 chats et 4 169 “autres”) et de 0,7% d’autres espèces (9 473 xénopes, 3 193 reptiles, 624 amphibiens et 680 céphalopodes).
Sur les procédures et les domaines d’expérimentation
Interprétation du graphique : il y a une réelle stagnation du nombre total d’animaux utilisés à des fins scientifiques depuis 2014, ce qui signifie que les deux principes des 3R visant à Réduire et Remplacer ne sont pas suffisamment appliqués ou efficaces.