En 2023, la Fondation Descroix-Vernier et le Comité Pro Anima unissent leur force pour une cause commune : le développement de la recherche non-animale et plus spécifiquement le soutien de programmes de recherche innovants basés sur les connaissances scientifiques et les technologies les plus récentes.
Jean-Baptiste Descroix-Vernier se fait volontairement très rare dans les médias.
Nous sommes heureuses de partager avec vous, en accès libre, l’interview que nous avons réalisée pour le numéro SES108 spécial Prix Descroix-Vernier EthicScience 2023.
Comité Pro Anima : La Fondation Descroix-Vernier dont la signature est « Parce que chaque vie compte » se devait de rencontrer Pro Anima dont la racine latine signifie la vie, le souffle, l’âme, la chose animée. Jean-Baptiste Descroix-Vernier, vous soutenez en effet le Comité scientifique Pro Anima depuis plusieurs années. Vous êtes un homme aux multiples talents, philanthrope, homme d’affaires et humaniste. Avec votre Fondation, vous offrez des abris aux SDF, apportez de l’eau potable à des villages d’Afrique, et participez à la défense et la protection de la nature et des animaux. Néanmoins, accepteriez-vous de vous présenter pour nos lecteurs ?
Jean-Baptiste Descroix-Vernier : Je ne saurais me présenter moi-même et vous avez déjà dit beaucoup, en ces quelques lignes élogieuses ! Je peux néanmoins vous conter ceci : un jour, un homme en bonne santé, ayant bien réussi dans la vie et très croyant se retrouve dans un village misérable. La maladie, la guerre, la grande misère sont présentes partout dans ce village. Humains et animaux sont à l’agonie. Des femmes, des enfants : tous se meurent. L’homme est bouleversé, il s’agenouille et prie très fort en disant à Dieu « Regarde ce village de misère ! Et Toi, tu ne fais rien pour eux ? »
Alors Dieu lui répond « Si, je t’ai fait, TOI. »
Et bien ce type, c’est moi et c’est vous aussi. Si vous lisez ces lignes, vous êtes la Résistance.
C’est un véritable honneur pour Pro Anima d’associer le nom Descroix-Vernier au Prix EthicScience dont 2023 a marqué les 10 ans d’existence. Vous qui êtes engagé auprès de nombreuses causes humanitaires, écologiques et animales, quelles ont été vos motivations / vos raisons pour soutenir la recherche non-animale à travers Pro Anima et plus encore à travers le Prix ?
Pro Anima est dans la ligne directe de la philosophie de Theodore Monod : la vie doit être respectée sous toutes ses formes. Notre monde moderne nous offre des technologies plus efficaces que la recherche animale. Continuer de faire des tests sur des animaux alors qu’on peut directement tester sur des tissus humains (bio-imprimés par exemple) est un non-sens scientifique autant qu’une honte morale. Ce que fait Christiane Laupie avec Pro Anima est essentiel.
Vous avez doté le Prix Descroix-Vernier EthicScience d’un montant global de 110 000 euros, ce qui en fait le Prix le plus important en France pour la recherche non-animale, et parmi les mieux dotés au niveau européen, comment entendez-vous continuer à lui donner un rayonnement important ?
Le prestige de ce prix va bien au-delà de sa dotation. C’est une marque d’honneur qui récompense la plus belle chose qu’une équipe de chercheurs puisse offrir à l’humanité après leurs découvertes : leur éthique. La science sans éthique n’est pas de la science mais de l’obscurantisme. Tant que je le pourrais et que les bénévoles qui m’entourent le pourront, nous travaillerons de concert avec les équipes Pro Anima pour donner à ce prix et aux chercheurs qu’il récompense, toute la reconnaissance qu’ils méritent.
La première édition du Prix Descroix-Vernier EthicScience a été très positive et encourageante, quels sont vos souhaits, vos projets pour le Prix dans les 5 années (et/ou 10 années) à venir ?
La pression est sur les épaules du comité scientifique de sélection présidé par le Professeur Narbonne. Ils devront continuer à identifier les programmes les plus efficaces, ceux qui changeront la donne en matière de cancérologie par exemple.
Dès lors, nous saurons les récompenser et les mettre en lumière. Plus ce prix sera connu, plus de scientifiques auront envie d’être sélectionnés et plus la recherche sera efficace et éthique.
Enfin, quels sont vos espoirs pour l’avenir de la recherche non-animale ? Quels sont les obstacles que vous auriez identifiés pour son développement et/ou qu’il nous faudra lever ?
Les principaux obstacles sont économiques et politiques. A court terme, il est certainement moins cher de massacrer 300 souris, 50 chiens et 10 singes que d’investir dans une infrastructure d’impression de tissus humains, de culture de tumeurs sur puces, etc. La Loi oblige en théorie les laboratoires à utiliser les solutions alternatives lorsqu’elles existent, mais, pour le moment, cette loi semble politique uniquement, sans grand effet sur le terrain. Enfin, le niveau des politiques français est bas dans tous les secteurs scientifiques, de l’énergie à la recherche médicale. C’est le second obstacle.
La mission de la Fondation Descroix-Vernier est évidente : sauver des vies, le plus de vies possibles.
Dans ce but, elle aide les plus faibles et les plus menacés en priorité.
La Fondation Descroix-Vernier étend sa mission sur trois champs d’action : les humains, les animaux et la nature. Tous les projets soutenus ou financés par la Fondation Descroix-Vernier, depuis près de 20 ans, sont sélectionnés selon un certain nombre de critères et sont suivis sur le terrain.
Depuis sa création, en 2002, la Fondation DV a notamment permis d’apporter l’eau potable à plusieurs centaines de milliers de personnes en Afrique subsaharienne, de créer de nombreux centres d’accueil pour les SDF en France et ailleurs et de distribuer des biens de première nécessité. Côté animaux, la Fondation Descroix-Vernier aide plusieurs dizaines de refuges en France, finance des programmes de sauvegarde d’espaces menacées, des soins vétérinaires, etc. Enfin, elle est aussi active sur le terrain de la préservation des espaces naturels sauvages.
La Fondation Descroix-Vernier est uniquement financée par ses fondateurs, le couple Descroix-Vernier, qui a choisi de partager l’ensemble de sa fortune.