Foire Aux Questions

Foire Aux Questions

Vous trouverez ci-dessous l’ensemble des questions réponses parues dans notre lettre Science Enjeux Santé entre le 3e trimestre 2002 (n° 26) et le 3e trimestre 2003 (n° 30).


La biologie moderne nous donne les concepts, méthodes et outils pour mener ces études avec précision, rapidité, fiabilité et reproductibilité :

- récepteurs cellulaires du produit (récepteurs nucléaires, mobilisation d’agents de métabolisation (CYPs)), expressions génétiques induites (génomique, protéomique, utilisation de gènes reporters, de puces à ADN) etc.

Bien sûr, l’organe ou le tissu n’est pas la somme de ses cellules, et l’individu n’est pas celle de ses organes et tissus, l’étude moléculaire et cellulaire ne suffit donc pas pour une évaluation fiable de l’effet du produit (nous estimons cependant que la réponse cellulaire nous renseigne avec une fiabilité de 95% ou sur la réponse systémique).

Pour des produits importants et potentiellement à risque (médicaments en particulier), l’étude cellulaire sera donc complétée par l’étude de tissus et d’organes exposés (foie, rein obtenus auprès de chirurgien) en coupes sous perfusion, puis par l’étude systémique, sur des volontaires informés et consentants, au cours d’essais cliniques. Ces derniers sont effectués avec des doses croissantes du produit, sous surveillance médicale rigoureuse, par des méthodes non invasives (analyse médicale avec attention particulière sur le foie, les reins, le système cardio-vasculaire, tomographies X, IRM, PET Scan etc). Le Comité scientifique PRO ANIMA a établi un programme complet d’études scientifiques de la toxicité selon ce schéma, qui est proposé comme programme de formation à la toxicologie scientifique, à l’attention de biologistes de niveau DEA ou plus. Il est urgent qu’elle remplace la toxicologie d’antan, effectuée par le truchement du modèle animal, qui est aléatoire et provoque annuellement une hécatombe estimée à 14 000 personnes en France.

La toxicologie scientifique, c’est-à-dire précise, fiable, reproductible, infalsifiable, est de plus très rapide et moins onéreuse à long terme que la toxicologie d’antan. Pourtant celle-ci est toujours en vigueur et la seule acceptée par la réglementation. Pourquoi ?

Il y a certainement une certaine paresse intellectuelle de la part de ces toxicologues, qui n’ont pas envie de se recycler, l’industriel n’a pas envie de se ré-équiper pour appliquer la toxicologie scientifique, d’autant que les dispositifs légaux (qui datent de près d’un siècle, quand la biologie était embryonnaire) lui demandent de recourir au modèle animal.

Pourquoi y aurait-il connivence entre politiques et les industriels pour maintenir le statu-quo ?

Le modèle animal est très commode, on peut lui faire dire tout et son contraire. Exemple : l’industriel a fabriqué un produit promettant des ventes record, mais un peu cancérigène ? Son toxicologue va arranger ça, il va sélectionner les souris de lignée C57B1, très peu susceptibles de développer des tumeurs et d’autant moins que les souris seront sous diète pauvre, l’autorisation de mise sur le marché du produit sera délivrée sans discussion. Si le même produit est fabriqué par un concurrent et porte ombrage aux ventes de notre industriel, son toxicologue va le tester sur les souris de lignée A ou C3H, elles développent des tumeurs 100 fois plus facilement que la lignée C57B1, et même 1000 fois si on leur donne une diète riche, démontrant que le produit, pourtant jugé inoffensif sur la lignée C57B1, est très dangereux. Le cobaye sera le consommateur.

Et pour le cancer ? L’expérimentation animale est-elle utile ? Jugez en :

- sur les 12 000 produits efficaces pour éliminer le cancer chez la souris, aucun ne l’est chez l’homme alors qu’à l’inverse, aucune des 32 molécules utilisées en chimiothérapie humaine ne marche chez la souris (chiffres publiés dans Science — vol 278 no 5340 du 7 /11/97- en particulier l’article de T. GURA pp.1041 et suivantes.

Le ministère de la Recherche annonce : les organismes supérieurs possèdent des systèmes et des mécanismes entre organes qu’il est impossible de reproduire in vitro. C’est faux ! On peut étudier justement des organes et tissus en perfusion.